Les vêtements « annuraat »

Les vêtements « annuraat »

Notons que le terme français « anorak » prend son étymologie sur le terme inuit annuraaq qui signifie « vêtement » et qui vient lui-même du terme anuri « vent ».

Jadis les vêtements étaient confectionnés exclusivement à partir de matériaux fournis par la faune. Le caribou et le phoque, largement répandus dans l’Arctique, sont les deux principales sources de peau et de fourrure. Celles de loup, de renard arctique et d’ours polaire sont occasionnellement utilisées. La fourrure de lièvre arctique sert fréquemment à réaliser les bordures (poignets, contours de capuches) des vêtements d’enfants.

La confection vestimentaire rappelle la parenté hommes/animaux placée au centre de la cosmogonie inuit. Séduits par l’habillement du chasseur, les animaux se laissent prendre. L’un des critères de qualité du vêtement renvoie à une certaine analogie entre l’homme et l’animal : la peau des pattes de l’animal serviront pour les manches du vêtement, la peau de la tête pour la capuche, etc.

Les femmes inuit ont mis au point des techniques de confection complexes pour répondre aux conditions climatiques. Les vêtements doivent en effet assurer la protection contre le froid, l’imperméabilité et la durabilité.

Le vêtement traditionnel
La description succincte de chacun des éléments qui compose la tenue traditionnelle permet d’appréhender la façon dont les Inuit ont su répondre à un environnement difficile en pensant
les vêtements en terme de « seconde peau » qui marque le statut de celui qui les revêt.

La veste féminine, l’amauti, est munie d’un pan dorsal et d’une large capuche à double fonction. Durant les deux à trois premières années de sa vie, l’enfant est porté dans l’ample poche dorsale, ce qui crée un lien étroit entre la mère et l’enfant, en contact physique permanent, et qui permet également à la mère de garder les mains libres. Les larges épaules de l’amauti permettent de déplacer l’enfant et de l’allaiter sans qu’il ait à quitter la chaleur du corps de sa mère. Ce vêtement est très populaire. Il connaît des variantes régionales et les couturières apportent un soin particulier à sa réalisation en le décorant de motifs complexes et parfois de perles.

 


Les bottes (kamiit) sont confectionnées à partir de matériaux différents selon le temps et l’emploi que l’on veut en faire. Elles sont caractérisées par une semelle assemblée à une jambière qui monte jusqu’aux genoux.
Les moufles (pualuuk), souvent confectionnées en peau de phoque, révèlent une technique d’assemblage qui permet l’accomplissement de tâches manuelles tout en gardant les mains au chaud.

 


Les tendances vestimentaires actuelles

L’arrivée des Européens a donné une dimension nouvelle à la parure personnelle. Les couturières, disposant de nouveaux matériaux, les ont intégrés aux vêtements traditionnels. Les perles de verre, les tissus, les cotons, les molletons, les rubans et les modèles importés ont servi à la création de nouveaux styles mais les procédés de coupe et d’assemblage restent cependant identiques aux vêtements traditionnels.

L’Espace culturel inuit présente quelques vêtements inuit contemporains en exposition permanente