Introduction au monde inuit

Introduction au monde inuit


Longtemps appelés « Esquimaux », ils ont exprimé leur préférence pour l’ethnonyme « Inuit », terme couramment utilisé dans leur langue pour désigner les « êtres humains ». Inuk en est le singulier et signifie « l’individu, la personne ».

L’appellation « Esquimaux » est d’origine amérindienne. Il s’agit d’un terme employé par les Algonquiens (pour faire référence à leurs « voisins » établis plus au nord), qui a été repris par les voyageurs et colons européens et qui s’est répandu par la suite. Les linguistes pensent qu’il signifierait « parlant une langue étrangère » et non « mangeurs de viande crue » ainsi qu’il a souvent été répété.

Selon le vœu des Inuit eux-mêmes, l’ethnonyme « Inuit » est de plus en plus connu et utilisé hors des régions occupées par les Inuit. Il n’efface pas pour autant les autodénominations utilisées localement et auxquelles les divers groupes sont rattachés. C’est ainsi qu’en Tchoukotka (Sibérie) et au centre de l’Alaska vivent les Yupiget et les Yupiit, que les Inuit du nord de l’Alaska, se disent Inupiat et que les Inuit du Groenland se nomment Kalaallit. Le terme  » Inuit  » tend à rapprocher des groupes qui reconnaissent avoir une histoire, une langue et des représentations du monde communes. Certes chaque groupe a son originalité mais un nombre croissant d’Inuit souhaite imposer l’idée d’une unité du peuple inuit ou de la nation inuit.

Actuellement près de 160 000, les Inuit occupent de vastes territoires de la Sibérie extrême orientale jusqu’au Groenland en passant par l’Alaska et le Canada. D’après les données archéologiques et climatiques, les chercheurs s’accordent à considérer qu’ils sont originaires de la Sibérie et qu’ils auraient franchi le détroit de Béring il y a environ 8 000 ans peuplant ainsi, à la suite des Amérindiens, le nord du continent américain. Le peuple inuit est aujourd’hui rattaché à quatre états, la Russie, les États-Unis, le Canada et le Danemark. Toutefois, le Groenland bénéficie depuis 1979, d’un statut d’autonomie interne que lui envient certains Inuit. Au Canada, après de longues années de négociations pacifiques, les Inuit ont vu, le 1er avril 1999, se réaliser un projet de longue haleine : la création du Nunavut « notre territoire », une région dont ils assurent désormais l’administration.

Actuellement près de 160 000, les Inuit vivent principalement dans les régions circumpolaires allant de l’est de la Sibérie (Tchoukotka) jusqu’au Groenland, occupant ainsi de vastes territoires incluant l’Alaska et le Canada arctiques.

Le mode de vie traditionnel des Inuit était entièrement fondé sur une exploitation mesurée du milieu naturel dont ils avaient une connaissance approfondie. Ils savaient communiquer avec le gibier, placé au centre de leurs préoccupations religieuses. Principal mode de subsistance, la chasse était aussi le principe organisateur de la société et du monde. L’accès aux ressources fauniques était notamment conditionné par le respect d’un code de conduite vis-à-vis des animaux (mais également entre membres de la société humaine). Celui-ci s’exprimait par l’obligation, pour les humains, de respecter de nombreux interdits et prescriptions (concernant tant les gestes et les pratiques que les pensées et les paroles) afin que les animaux leur offrent leur chair. Médiateur entre le monde des humains et le monde des esprits, le chamane était parfois sollicité pour garantir de bonnes chasses.

Les animaux jouent un rôle central dans la vision du monde des Inuit. La mythologie inuit unit les humains et les animaux dans l’origine et la création du monde, évoquant une époque première où il n’y avait guère de distinctions entre les Inuit et le gibier, qui partageaient un même langage. Les esprits de la terre, du ciel et de la mer contrôlaient tous les êtres vivants.

Malgré la sédentarisation qui a entraîné une profonde modification du mode de vie, l’entraide, le partage et la solidarité sont toujours au cœur des valeurs inuit. De plus, l’exigence de respect envers les animaux qui partagent leur territoire est encore très présente : plusieurs règles de conduite en la matière (ne rien gaspiller de l’animal chassé, ne prélever que ce dont on a besoin, ne pas faire souffrir un animal…) sont toujours en vigueur.
Les enfants inuit sont très tôt sensibilisés à la nécessité de préserver l’équilibre des relations entre les êtres humains et leur environnement. Même si la chasse et la pêche ne rythment plus comme auparavant la vie économique des Inuit, elles restent primordiales dans leurs dimensions sociale et identitaire.