Le chamanisme
Le chamane jouait un rôle important au sein de la communauté inuit. Des signes permettaient à l’entourage d’identifier un futur initié dès sa naissance, voire avant celle-ci. Mais l’intéressé pouvait également ne découvrir ses dons qu’à l’âge adulte. Devenir chamane, aussi bien pour un homme que pour une femme, n’était pas chose aisée. Un apprentissage long et difficile était nécessaire pour accéder à ce statut et devenir le médiateur entre le monde des humains et celui des esprits.
Les compétences du chamane devaient être multiples car il avait en charge le bien-être de la communauté et le respect des règles. Il pouvait être appelé pour garantir de bonnes chasses, un temps propice et soigner ses compagnons en cas de maladie. Il invoquait alors ses esprits auxiliaires pour découvrir la cause du mal. Lors de cérémonies publiques ou privées il entrait en transe, résultat d’une intense concentration soutenue par le rythme répétitif du tambour qilaut. Cet instrument, élément essentiel de la culture chamanique, favorisait le contact avec les esprits. Le chamane pouvait alors séjourner dans leur monde et quitter momentanément son corps. Il était aidé dans ces pérégrinations par des esprits bienveillants qui le guidaient et l’aidaient à surmonter les nombreux obstacles qui ne manquaient pas de se dresser sur sa route. Il prenait connaissance des raisons qui provoquaient la colère des esprits et, après les avoir apaisés, s’en retournait dans sa communauté pour rétablir l’harmonie.
Le chamanisme n’a plus cours officiellement dans le monde inuit, une grande partie de la population s’étant convertie au christianisme. Toutefois le souvenir du chamane perdure dans la pensée inuit, dans les relations avec l’environnement et notamment avec le monde animal. Il est également très présent dans la tradition orale inuit ainsi que dans la sculpture contemporaine.