La langue

La langue

Origines
La langue inuit s’est constituée à la suite de migrations venues d’Asie par le détroit de Béring. Elle est rattachée à la famille eskaléoute dont les représentants se seraient implantés dans le sud-ouest de l’Alaska il y a environ 6 000 ans .
Elle comprend deux principales branches :
• aléoute
• esquimaude.

L’aléoute s’est distingué de l’esquimau qui s’est lui-même subdivisé en trois branches :
• le sirenikski (aujourd’hui disparu)
• le yupik (parlé en Sibérie, sur l’île St Laurent et dans le centre de l’Alaska)
• le continuum inuit (nord de l’Alaska, Arctique canadien, Groenland)

L’ensemble inuit forme actuellement un continuum linguistique remarquable qui s’étend sur 15 000 km de côtes, du nord de l’Alaska à la côte orientale du Groenland, en passant le long des côtes nord-américaines ; il se subdivise en seize variétés linguistiques regroupées, d’ouest en est, en quatre grands groupes, selon les classifications les plus récentes, soit :
1. l’iñupiaq du nord de l’Alaska
2. l’inuktun de l’Arctique occidental canadien
3. l’inuktitut de l’Arctique oriental canadien
4. le kalaallisut du Groenland

Soulignons qu’il existe quelques éléments lexicaux d’origine inuit aujourd’hui intégrés au français tels que anorak (de annuraaq « vêtement » ; anuri « vent »), iglou (de illu « abri, maison »), kayak (de qajaq « embarcation monoplace pontée »), oumiak (de umiaq « grande barque recouverte de peau »), nunatak (nunataq «sommet rocheux sans neige », terme essentiellement connu des géographessyllab.

Systèmes graphiques
Les diverses langues de la famille eskaléoute, toute à tradition orale, ont été transcrites à l’arrivée des missionnaires, en caractères cyrilliques en Tchoukotka, en caractères latins en Alaska, dans l’Arctique occidental canadien, au labrador et au Groenland.

Sur une toile de fond homogène, celle de la graphie latine, se détache le syllabaire utilisé par les Inuit de l’Arctique oriental canadien. Il y est utilisé depuis la fin du XIXème siècle et a été si bien intériorisé qu’il fait aujourd’hui figure de marque identitaire. Chaque consonne suivie d’une voyelle, de même que les trois voyelles sont représentées par un symbole graphique. Les consonnes seules sont représentées par des graphèmes miniatures placés en exposants. Le point au-dessus d’un graphème représente le doublement de la voyelle.

L’Espace culturel inuit propose régulièrement des ateliers d’initiation au syllabaire inuit pour tout public. Consultez la programmation ou contactez nous. Pour en savoir plus sur la langue inuit, consultez le site de L’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) qui dispense un enseignement en langue et culture inuit.